Prémices à la Disgrâce [Tutoriel - Luna Paz Ortega]

Naguère encore, une myriade de sensations contradictoires n'avait tant éméché l'éveil d'une charmante créature à la chevelure des blés ternes, encadrant un joli mois aux traits délicats et trompeurs. La belle au bois dormant déplorait sa carcasse endolorie avant même de songer à ne serait-ce que mouvoir le moindre membre engourdi. Sans doute la fraicheur matinale ajoutait-elle à l'optique d'une vilaine chute l'ayant conduite à cette condition pitoyable. Et il lui arrivait souvent de se trouver gisante hors de sa demeure, n'étant pas frileuse, lors de ses innombrables fugues où elle préférait la compagnie des bancs des parcs dépeuplés et seuils d'édifices non squattés. Or le phénomène lui ravivait les pires instants qui en résultaient, l'arrachant à sa rêverie sereine ou houleuse, pour mieux l'abandonner à la détresse d'un fracas verbal ou physique. Hélas, rien ne justifiait là sa souffrance dérisoire. Pas l'ombre d'un policier à l'horizon, ni de qui que ce soit d'autre d'ailleurs. Comme si un vœu inconscient s'était réalisé à son insu.

Drôle de rêve que celui-ci, parsemé d'illogisme et de chimères, où la présence de ses biens clochait presque. Ne serait-ce que cet œuf énorme qu'on avait laissé rouler. La coquille se voulait trop lourde pour n'être qu'une confiserie, d'autant qu'aucun nappage ne maculait nullement ses phalanges. Il ne s'agissait dont pas là d'un élan de charité chrétienne envers une apparente pauvresse vagabonde, puisque la chose relevait d'avantage de Pâques à la française. Et la créature qui l'abritait devait bien être plus développée qu'un simple oisillon. Elle envisageait même une sorte de reptile. Une tortue mutante, peut-être ? A vrai dire, un unique détail la chiffonnait vraiment. En effet, l'endroit paraissait aussi impropre à apaiser sa faim au détour d'une copieuse omelette, qu'elle ne voyait pas l'utilité de se sustenter en songe. Si bien qu'elle se ravisait avec nonchalance, espérant presque voir surgir un drôle de spécimen savant. Tels les animaux fantastiques, loufoques et distrayants du Pays des Merveilles. La belle demeurait du reste étendue dans l'herbe à l'orée d'un sentier parsemant ce vaste bosquet que des souliers frêles n'avaient pas la moindre envie d'arpenter. Sans toutefois se languir de son insipide quotidien.

Mais le songe tardait à s'éventrer, hélas. Et la jouvencelle n'osait plus admirer les hautes cimes émaillant l'azur du ciel, tandis que s'en laissait choir une pénombre chatoyante et fort propice à s'assoupir. Voilà qu'un soupir s'évadait à ces lèvres taciturnes, traduisant la lassitude de son attente épouvantable, cette frustration à demi palpable qu'intimait un rictus subtile mais persistant, cet air morne aux traits désenchantés, comme cette lèvre pincée ou ces mirettes volages. Ainsi se dressait-elle prestement songeant que la balade valait mieux que l'inaction. Quand bien même l'excursion semblait vaine, puérile. Et que dire que ce fardeau aux faux airs de console portable ou de biper à demi indéchiffrable l'ayant acculé de cécité ? La donzelle n'avait d'ordinaire que faire de ce genre d'appareils connectés, une simple montre ou un cellulaire rustique lui suffisaient amplement. Aussi dénigrait-elle l'objet, malgré l'idée d'y voir une sorte de gps ou de boussole susceptible de l'aiguiller en ce fade périple. Et puis le songe s'évanouirait d'ici peu, comme son expérience guère agréable.  Alors qu'importe que ses pas fébriles la déporte non loin ou par monts et par vaux, une prudence instinctive l'incitait pourtant à ne pas demeurer au sentier, tandis qu'une babiole la divertirait peut-être en chemin.

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La jeune fille ne s'épanouissait en son âge ingrat qu'au travers de ballades et cavales presque journalières, ce à quoi elle s'adonnait d'ailleurs en l'état et en toute insouciance, admirant un brin  les curiosités de ce monde peint à l'esthétisme agréable; fuyant ainsi la bêtise navrante de ses géniteurs et autres impotents personnages du même acabit, ou le maigre affect que nourrissaient certains impudents à son encontre. A croire que son impétuosité plaisait à une poignée d'irréductibles badauds, misérables coquin qu'elle envoyait paître avec une froideur acérée. Les étendues sauvages et silencieuses l'attiraient d'avantage que la compagnie du moindre activiste engagé, où elle accueillait dès lors la solitude en vieille amie. Mais voilà qu'une présence l'accablait d'un regard indiscret. La beauté des blés fades avait affiné ce sixième sens digne des véritables paranoïaques, se sachant trop souvent épiée ou dévisagée. Si bien qu'il lui arrivait parfois de pressentir la gestuelle de quelques manants s'osant à l'aborder sans vergogne. Le moindre égard tactile savait l'irriter, aussi ce genre d'avancées même bienveillantes et mues par l'inquiétude lui semblait brusque et déplacée, indigne d'un honnête citoyen.

Un soupir manquait dont de s'évader à ses lèvres un brin arides. La jeune hispanique n'avait pas tant grand soif et savait s'accommoder de bagatelles de ce style, les privations étant de mise en ses escapades incertaines et pernicieuses. Là elle redoutait d'avantage l'éventualité des pires sévices au détour d'une filature que ses sens aux aguets n'auraient su endiguer, ou de devenir la proie d'un sinistre, la victime d'un chauffard ou de représailles d'une bande étudiante si saignée que l'ivresse inciterait aux bassesses défoulantes, à l'image d'un bizutage excessif. Ses mirettes d'un léger rose s'y rivait en hâte, foudroyant une ombre indéchiffrable et véloce qui se dérobait à ses humeurs maussades et accusatrices. L'égard l'aurait pu écœurer s'il s'agissait d'un hominidé, hélas elle doutait de voir surgir un sauvage, l'environnement burlesque se prêtait plutôt à la présence d'un bestiau. Elle éludait d'ailleurs l'hypothèse d'un prédateur qui l'aurait sans nul doute agressé, alors qu'un banal volatile ou singe s'épouvantait une fois débusqué, préférant détaler. Ce genre d'animal s'avérait tout aussi craintif qu'empli d'une certaine curiosité. Phénomène qu'on ne pouvait blâmer, la belle se plaisait enfin à arpenter l'étrange bosquet en l'absence de réaction de son drôle d'appareil. Et s'il advenait d'aventure que l'objet aveugle au message, alors elle s'en déferait prestement. Tout songe pouvant s'agrémenter de relents de cauchemars.

Son modeste talent de déduction écartait pareillement la piste d'être suivie par la créature de l'œuf. Quand bien même il aurait éclot, ses esgourdes l'en auraient averti, l'entité ne pouvait décemment l'avoir vu, ou alors de dos et de loin. L'éventualité la trottait tandis que ses souliers tendaient à s'en retourner au chevet de cette chose. En dépit du fait qu'une plausible déception émousserait alors son infime jovialité, délivrée d'un affreux ennui par ses foulées paisibles et contemplatives. Il lui demeurait du reste un maigre ouvrage à potasser en l'absence de mystère plus truculent à élucider. Là où il lui avait quelque peu dommage que sa réflexion n'induise pas l'insistance d'un curieux être, pouvant d'ailleurs revenir hanter son sillage d'ignare, puisque lui donner la chasse l'amuserait fort. Le tout sans intention d'effrayer l'animal ou l'être fabuleux, au demeurant démuni d'ailes puisqu'il ne lui avait pas semblé avoir entendu de battement, mais un écureuil volant savait tout aussi bien s'enfuir comme ses cousins que planer. Et s'il ne s'agissait que d'un voyeur acrobate, elle s'en fichait éperdument. La pudeur étant de ces concepts puériles à son sens.

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'Perception' :

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D'un point de vue empirique, la réalité et le rêve induisaient des perceptions de même calibre. Seuls différaient la durée et la possibilité d'en oublier l'expérience, là où la consommation de substance illicites et nocives permettait de provoquer cela à titre d'évasion salvatrice. Ce à quoi la jeune fille n'aurait jamais recours, quand bien même son existence lui semblait pénible depuis des lustres. Et le suicide lui paraissait une meilleure alternative, efficace et expéditive. Mais ce serait faire preuve d'une lâcheté qu'elle se refusait encore. Mieux valait fuguer au risque de finir clandestine ou immigrante, clocharde chapardeuse ou mercenaire amatrice. Le déni la dépouillait alors de  son formidable instinct de survivaliste tandis que l'optique du plausible coma s'agençait en son esprit étriqué, comme le fait d'être sujette à des projections holographiques, voir même une étude sous réalité virtuelle. Puisqu'une ribambelle de détail clochait ici, balayant l'idée d'un songe ordinaire. Il lui semblait en effet ardu à admettre que son imaginaire, même fertile, puisse structurer autant d'absurdités avec une certaine logique narrative. Cet univers fantastique la laissait dont hausser un sourcil face à l'étrange créature qui se déclamait sans détour ni crainte.

Certes la surprise l'enjaillait un brin ainsi qu'une verve au phrasé complexe ne la fascinait presque, la chimère savante la voyait plutôt déchanter à demi en définitive. Le phénomène s'accompagnait d'une tolérance notable, car qu'importe ses traits risibles ou burlesques dignes d'une bête de cartoon et autres créations audiovisuelles asiatiques. L'espagnole apatride s'était tout juste plu à en admirer plus tôt la silhouette haut perchée, plus exquise sous couvert d'une pénombre propice à cogiter sur sa nature. Là seulement sa verve l'aurait mystifiée, intriguée, tenue en haleine. Sans pourtant afficher depuis une quelconque déception. Une frimousse d'angélique se voulait à peine impassible, guère plus glaciale que la trogne de son sauvage détracteur. Du reste, le terme digitama devait renvoyer à cet étrange œuf, de toute évidence, à moins que le jargon local ne désigne de manière singulière un autochtone, en ce sens où l'humaine était étrangère à la fable. Sa réflexion s'émoussait dès lors que son regard d'ébahie se laissait choir à l'innommable outil d'une technologie méconnu. Cette sorte d'encyclopédie lui énumérait des caractéristiques équivoques à l'égard de l'autre énergumène à l'animosité palpable. Or un état second du cerveau incitait à la prudence, car certaines sensations pouvaient avoir des répercutions sur la santé d'un patient plongé en un sommeil profond où le songe devenait la réalité de l'esprit, l'empire des sens ayant une emprise plus vivace et malsaine. Comme des convulsions face à l'angoisse ou l'effroi.

D'autant que les cauchemars savaient mettre à rude épreuve l'organisme, sa cervelle pourrait se fourvoyer de manière dramatique au moindre incident fantasmé. Ainsi la véhémence de cet olibrius l'amenait à s'en défier. Loin d'elle l'envie d'attiser frustration, Luna méditait plutôt les risques encourus. Ledit reptile apparaissait trop émotif et solidaire, au lieu d'en profiter pour s'en repaître. Outre le suffixe éventuellement récurant aux entités de ces lieux et l'appartenance à une race de la cryptide, la chose présentait un stade juvénile ainsi qu'un détail énigmatique, l'attribut, suggérant la possibilité d'en rencontrer de plus évolués, comme un spécimen à crâne enclume. En définitive cela n'importait guère en l'instant, alors que la donzelle soufflait mot, rétorquant prestement de quoi la dédouané de ses actes au demeurant répréhensibles. « Et qu'aurais-tu fais d'autre en te réveillant avec une amnésie partielle et un drôle d'œuf dans les bras ? La mère qui l'a pondu pourrait bien être à sa recherche, à la fois paniquée et enragée. Aller à sa recherche pour le lui restituer serait dont moins judicieux que le laisser en évidence, et puis tu l'aurais veillé même si je n'étais pas revenue. Alors à moins que cet appareil ne m'ait plongé en transe pour le dérober, car cela ressemble à un outil de chasseur ou à la rigueur de recensement de la faune locale, Je n'ai pas l'intention de me substituer à celle qui saura mieux l'élever, une fois que l'enfant en jaillira. », confiait cette voix un brin mélodieuse, atténuée, sans grande vigueur, face à la figure du bandit italien de jadis, ce roturier bourru abhorrant les manières dédaigneuses et mondaines que lui inspiraient la blonde. Mais il saisirait prestement que ces palabres s'avéraient gage de franchise.

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'Charisme' :

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'Constitution ' :

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Si un doux mensonge semblait parfois préférable à la cruelle vérité, sa franchise inouïe la desservait d'aventure. L'autre engatsé barbare lui infligeait collision de sa masse tandis que l'ahurie factice œuvrait de sorte à ce que la chose ne la frappe de front, à la rotule ou au fémur par exemple, afin que le muscle au flanc de sa jambe gauche absorbe la majorité de l'impact et n'épargne fêlure ou autre drame à son ossature. Ainsi chancelait la vivace donzelle qui s'effondrait dans l'herbe humide, atténuant sa molle chute où elle n'allait déplorer fracture ou autre patte folle. Mais alors qu'elle tendait à se ressaisir, lèvres pincées et mâchoires scellées pour mieux étrangler un râle infime digne des châtiments corporels éducatifs du temps jadis, la mégère déchantait de nouveau. Outre la sottise effarante de son détracteur ne savant pas distinguer l'un de ses semblables cartoonesques et une entité anthropomorphique, quoique l'endroit ne se prêtait pas à la présence humaine, il subsistait l'intervention d'une tierce créature intelligible, autrement plus renseignée ou subtile, dont l'aspect de sauvage paré d'une peau de bête tranchait diablement avec sa personnalité remarquable.

L'interrogation nouvelle s'accaparait un fugace instant son attention, et éluait alors l'humeur massacrante de l'éclopée. Tels les monstres de poches, l'appellation normée de ces animaux semblait renvoyer à un pendant digital. D'où l'attribut donnée. Un autre nom guère inspiré pour évoquer des chimères numériques tout droits sorties d'une expérience de réalité virtuelle. Mais le coma ne rendait pas forcément cohérent l'éventualité de pouvoir vivre un songe aussi cohérent et structuré. A vrai dire, elle ignorait si la durée de la chose dépasserait celle d'un rêve classique, ou si elle n'allait pas revivre en boucle ce genre d'évènements. La blonde en espérait presque, pour peu, avoir été enlevée par des aliens ou délirer dans son lit du fait d'une fièvre carabinée, sans doute grippale et alarmante. Mais cogiter ainsi ne rimait à rien, aussi songeait-elle à profiter un brin des évènements, plutôt qu'en subir les travers délirants. Autant élucider des mystères moins absurde que la logique de l'autre brute. Luna savait déjà qu'un défunt pouvait renaitre selon certaines probabilités, en s'attirant les faveurs du Créateur ou de son conseiller, le grand sage dénommé Eru, propre à cet univers de fiction, qui semblait d'ailleurs l'avoir désigné comme protagoniste particulière, une possible héroïne à qui il incombait une tâche obscure et altruiste.

Sinon comment expliquer son nouvel attirail et ces allusions romanesques ? La beauté des blés ternes n'avait du reste rien d'une élue d'une quelconque prophétie, baliverne dénigrée d'emblée puisque la superstition n'avait nulle emprise sur les septiques de son calibre. Cette forme d'agnosticisme ajoutait à son esprit de défiance libertaire, sans vraiment nier l'existence du tout puissant local, car rien n'indiquait d'aspect sectaire, surtout chez l'échaudé. Il ne devait dont pas régir leurs décisions, autrement on ne l'aurait pas agressée, et l'autre corne n'avait pas été informé de sa présence ni envoyé la secourir puis escorter. L'adage des voix impénétrables du seigneur n'étant que prétexte à balayer l'idée qu'il tolérait la cruauté malgré de grands dessins, comme si l'éventualité qu'on puisse ruiner le tout implique une preuve de bonne fois. De la bêtise pure et simple, la blonde ne devait pas lui être si précieuse ou indispensable, donc. Or elle se refuserait même à l'exhausser en toute sécurité, forte d'une aide providentielle quelconque et injuste. Et cet Eru devait déjà savoir qu'on le dénigrait, alors pourquoi ne pas l'obliger ni informer ses interlocuteurs ? La belle en aurait pour peu rédigé un copieux pamphlet, au lieu de quoi elle s'essayait à embarquer l'œuf dans son intrépide escapade. Le paysage offrait une meilleure compagnie que ces deux nigauds.

« Ce monde est certes dangereux pour un non-initié, d'autant que mon éventuel compagnon est encore plus vulnérable, j'imagine, mais je suis débrouillarde. Alors merci pour votre générosité mais je trouverais mes réponses seule. » L'esseulé à naître lui inspirait d'avantage confiance que son escorte.

L'hispanique qui se figeait non loin et leur faisait grand dos n'était rien de plus qu'une malheureuse sinistrée parmi tant d'autres, supposés innombrables et peut-être même dévoués à la cause. Si bien qu'elle leur laissait tout loisir de s'adonner à ces fadaises, tandis qu'une excursion laborieuse la happait vers d'autres horizons. Et sa frustration mêlée d'attrait pour la métamorphose des créatures l'amenait là à étreindre avec une tendresse minime sa proie insouciante, innocente de cette aversion palpable et taciturne. Qu'importe ses congénères, l'étude de son spécimen privilégié saurait la divertir. A moins de l'affliger d'un banal caractère. Mais là encore, la vilaine marginale encourait sciemment le risque d'être déçue comme amusée. D'autant qu'elle n'avait pas l'âme charitable, alors sauver un monde fantastique et venir en aide à une déité qui se targuait d'une toute puissance démentie ou s'en aller pourfendre une horde belliqueuse implacable, car le trépas n'était pas rare en ces terres; quelle farce riait-elle allègrement en son sillage. La donzelle s'y adonnait au mépris du danger.

Outre l'œuf pouvant servir de bouclier humain et d'obstacle dissuasif, l'ingénieuse femelle envisagerait d'user de son mouchoir en guise de fronde de fortune, avec son digivice comme projectile, si d'aventure on s'essayait à lui nuire ou fondre au corps. Du reste, son futur compagnon d'infortune lui servirait de gouteur en dépit du fait que son organisme pouvait éventuellement tolérer des toxines que la non native supporterait mal. Mais si la crainte régissait ses privations et cueillettes, alors autant se laisser dépérir. C'est en cela qu'un spécimen humain pourrait balayer ses inquiétudes, plausibles divagations de son esprit étriqué. Et la prudence était de mise en de pareils environnements méconnus, voire même hostiles, où son égo n'irait pas mander la moindre assistance d'aucune sorte. De plus, l'étude de la faune et de la flore l'attiraient plus que des échanges civilisés, discourir ne présentait pas le moindre intérêt là où l'occasion de stimuler les monstres numériques spécifiques aux élus l'amènerait sans doute à provoquer en duel l'un de ses semblables. En espérant toutefois ne pas avoir affaire à une intelligence artificielle peu poussée, comme celle des jeux vidéos. Celle de la robotique japonaise lui offrirait un véritable chalenge. Et puisque la Nature œuvrait de manière sélective, sa patience lui offrirait les meilleurs dresseurs en pâture, survivants auxquels sa personne se devrait de figurer.