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Clarence Krasauskas

Clarence Krasauskas
Symbole de l'Amitié
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Clarence Krasauskas
Symbole de l'Amitié
Sam 9 Fév - 13:24

Clarence Krasauskas
Nom : Krasauskas
Prénom(s) : Clarence
Age : 20 ans
Sexe : Masculin

Nationalité : Lituanien
Pays habité : Russie
Ville habitée : Тюмень (Tioumen)

Profession : Étudiant en médecine
Situation familiale : Outre ses deux parents, il est le cadet d’une famille de trois enfants composée de deux garçons et d’une fille.
Situation conjugale : Officiellement célibataire, officieusement en couple (?)
Situation financière : Riche

Orientation sexuelle : Homosexuel

Langues : Parle couramment le lituanien, le russe, l’anglais et le français, mais a quelques difficultés en grec
Statistiques
Force : 60
Intelligence : 60
Dextérité : 50
Charisme : 50
Constitution : 60
Sagesse : 30
Perception : 20
Chance : 30

Compétences :
J’ai lu la notice ; les objets de soin font gagner +5 PV si Clarence les utilise.
Sang chaud ; +10 en force lors d’un combat.

Malus : Punition divine ; si un Digimon Virus interagit avec lui, le prochain dé subira un malus de 10. Si le dé suivant est de la même statistique, le malus s’accumule.

Inventaire de 5 : Couteau pliable ; une lame aiguisée d'une quinzaine de centimètres au manche en ivoire que Clarence garde toujours dans sa poche et idéale pour se défendre contre un agresseur. D'un geste, il est facile de la dégainer.  
Gourde métallique vide ; elle ne peut contenir qu'un demi-litre de liquide mais, lorsque l'on a soif, cela a peu de d'importance. L'objet est joliment décoré d'arabesques dont le dessous est légèrement rouillé. Une odeur d'alcool en émane. Cette gourde aurait appartenu au grand-père de l'étudiant.
Briquet à essence ; assez abîmé par le temps, on peut voir qu'il a beaucoup été utilisé. Le briquet est rouge vif et quelqu'un a gravé dessus : propriété privée ! Il n'appartient pas à Clarence mais, c'est lui qui a corrigé la faute.

Equipements :
Col roulé aux épaules dénudées ; t-shirt fin de couleur noir qui moule les courbes du jeune homme. Les épaules sont nues, laissant voir sa peau, et ses manches vont jusqu'à ses poignets.
Jean slim ; encore un superbe habit qui sied à la forme de Clarence et met en valeur ses fesses. D'un bleu marine profond, il colle à la silhouette de ces jambes aussi longues qu'un jour sans pain.
Bottines à talons hauts ; comme le reste de ses habits, les chaussures de l'étudiant sont de marque. Celles-ci sont en cuir et montent jusqu'à ses mollets. Le jeune homme a mis beaucoup de temps avant de réussir à marcher avec mais, désormais, il est capable de courir avec. Les tyranosaurs n'ont qu'à bien se tenir !

Digimon : Puttimon

Mode challenge : Non
Physique
Taille : 1m89 – 1m94 avec ses talons.
Teint : Pâle, rouge au soleil avant de peler puis de bronzer.
Cheveux : Bicolore. Normalement, il est auburn mais ses amis ont trouvé cela amusant de lui décolorer le crâne à l’eau de Javel, et visiblement, ils ont oublié de faire l’autre moitié.
Yeux : Bicolore. Clarence a les yeux vairons de naissance. Le droit est bleu, tandis que le gauche est gris.
Particularité : Bicolore. En plus des excentricités colorées dont le destin l’a affublé, il a décidé de doter Clarence d’une énorme marque de naissance qui lui dévore la moitié gauche du visage, et entourant son œil.
Caractère
La musique – si l’on pouvait intituler ce boucan ainsi – était assourdissante. Chaque accord paraissait n’exister que pour déchirer les tympans et, si par miracle la guitare ne vous achevait pas, la batterie s’en chargerait. Moi, j’adorais ça.
Tandis que mes cinq sens étaient exploités à leur paroxysme, je peinais à contenir mon effervescence. Mon cœur, encore plus fébrile qu’un oiseau en cage, battait à tout rompre. J’avais l’impression que l’entièreté de mon être, jusque dans mes cellules, bouillonnait de cette exaltation si particulière.

Le morceau arrivait à sa fin mais heureusement, le DJ ne laissa pas choir l’ambiance. Il enchaîna par un morceau de solo électrique qui arracha des hurlements de bacchantes à un groupe d’étudiantes en contre-bas. Emporté par l’ivresse de l’instant – et de la vodka –, je m’appuyai sur la balustrade et les imitai. Mon cri fut aussitôt reprit, me laissant un goût de triomphe dans la bouche en plus d’une gorge sèche. Mais cela ne dura guère car soudainement, quelqu’un m’attrapa entre les omoplates et me tira en arrière violemment.

     - Ne va pas t’envoler, Clar. A moins que tu ais entendu la voix du divin ?
     - Lâche moi !

Je me libérais de la prise puis, entrepris de défaire tant bien que mal les plis causés par le dur traitement de Stan sur mon pull moulant. Stan… Stan le bien-heureux aux sourires si doux. Stan et ses yeux verts qui étaient incapables de comprendre les interdictions. Stan qui me souriait de toutes ses dents...
J’eus le désir fou de toutes les lui déchausser d’une droite bien sentie mais, je me retins. A la place, je m’accapara le joint entre les commissures de ses lèvres et sans tarder, le parfum de marijuana roula sur ma langue. Avant même qu’il ne puisse esquisser un geste, j’inspirai profondément et d’un mouvement ample – non sans être exagéré – je lui soufflai la fumée doucereuse au visage comme il me l’avait appris.

     - Tes ronds ne sont pas vraiment... ronds.
     
Mon claquement de langue énervé se noya dans la cacophonie et j’écartais vivement la main quand Stan tenta de me subtiliser la tulipe roulée. J’avais suivi ses conseils à la lettre, je m’étais entraîné toute la semaine ! Il m’avait même dit – pas plus tard qu’hier – que mes progrès étaient fulgurants ! Alors, blessé dans mon estime, je bus la fin de ma bière d’une seule traite. Le jeune homme me regarda faire, interdit, avant de me fixer avec une expression étrange que je devinai plus tard être de l’inquiétude.

     - C’est cette histoire de catastrophes qui te tracasse, hein ? – Je ne lui répondis pas, trop occupé à fumer la fin de son joint – Tu sais, si c’était la fin du monde, je ne t’en voudrais pas de péter les plombs mais, je peux t’assurer que je n’ai pas encore vu de démons débarquer et, le seul ange sur cette terre est ju-    

Stan aime définitivement trop entendre sa voix. Bien décidé à le faire taire, je l’embrassai avec fougue et fureur, pareillement à toutes ces fois où nous nous sommes offerts l’un à l’autre. Son cou était trempé de sueur mais, je l’attrapai avec autant d’hésitation que lui en eu pour descendre jusqu’à ma croupe. Nos corps, collés l’un à l’autre, se mêlèrent aux ombres du hangar et, malgré mon esprit imbibé d’alcool, je pouvais l’entendre chanter mon nom contre mes lèvres.

Et si le monde mourrait demain, si les murmures étaient véritables et que l’Apocalypse était à notre porte, que je sois frappé par le jugement du Tout Puissant : je ne regretterai pas cet instant.
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Clarence Krasauskas
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Clarence Krasauskas
Symbole de l'Amitié
Sam 9 Fév - 13:31
Clarence Krasauskas
Histoire
Je ne vais pas vous cacher que j’étais exalté. Je descendais du bus, le pas léger, et me permis même l’excentricité de sauter la dernière marche. Avec une étincelle d’excitation, mon corps frémit et, je cachai mes joues roses de mes paumes – une petite originalité qui me prenait de temps à autres. Me contenant du mieux que je pus, je me redressai. Mes talonnettes en cuir vernis claquèrent sur le trottoir et, je passai quelques doigts dans ma chevelure auburn.

A cette période, l’automne était doux en Lituanie mais à Touimen, la bise avait des airs de grand vent du Nord. Je pouvais aisément imaginer ma fratrie rejoindre leur salle de cours ou pousser la porte de leur cabinet professionnel. J’aurais fait de même si je n’avais pas été accepté dans la meilleure université de médecine de Russie. A plus de 4 484  kilomètres de ma famille, mon épopée débutait ! J’avais dépassé des frontières que je n’avais jamais franchi et mon cœur en bondissait d’excitation. Je me surpris à me demander si ce n’était pas ce sentiment dont tous les personnages de Disney étaient victimes lorsque l’envie de chanter les étreignait. D’un pas confiant, je me dirigeais vers mon amphithéâtre. J’avais repéré les lieux, une semaine avant la rentrée, et pour être certain d’avoir la meilleure place, je m’étais pointé à sept heures tapantes.
Tandis que je poussais le battant du bâtiment, une révélation germa dans mes cellules grises : cette journée allait être mémorable !

Je ne pouvais pas mieux dire car à peine avais-je posé ma semelle sur les dalles blanches qu’une fumée répugnante m’agressa les narines. Refrénant mon réflexe de couvrir mon nez de ma manche, je cherchai d’un coup d’œil circulaire la provenance de cette puanteur. Puis, je le vis. Dans le renfoncement du mur, un jeune homme coiffé d’un bonnet noir fumait une cigarette.

Je le dévisageai, ne sachant que dire à propos de son comportement déplacé. Ses droits de camper dans ce couloir étaient inexistants et une bouffée de colère gonfla ma poitrine – de quel droit venait-il gâcher ma journée parfaite ? Toutefois, une petite voix m’empêcha d’imploser en zieutant sa mise en pli. L’Empathie – grande dame ailée –  me toucha de ses doigts dorés et je pris sur moi pour reprendre mes esprits. Ce n’était qu’un pauvre bougre après tout… Je n’osais imaginer ce qu’il avait pu traverser... Il venait, fort certainement, d’un pays lointain en guerre où il n’avait connu que la peur, la famine, la maladie et tous les maux de la terre. Mon devoir de fils de Dieu était d’apporter un peu de réconfort à cette pauvre créature et-

- Tu en veux une ?
     
Je sursautai, coupé dans mon monologue inspiré. Deux yeux verts me transpercèrent avec la violence d’un coup de canon et je baissai la tête pour éviter de les fixer davantage.

- Non merci. Je ne fume pas.
- Tant mieux, ça m’en fera une en plus.

Le jeune homme rejeta la tête en arrière et avec deux doigts, il écarta sa cigarette. Je m’attendais à voir un filet gris s’échapper de ses lèvres mais apparurent des ronds de fumée si légers qu’ils se dispersèrent dans l’air chaud en un instant. Je les contemplais avec une légère admiration et une curiosité presque enfantine. Cela plut à l’inconnu qui ronronna d’amusement.
     
- Si tu sais faire ça, je te jure que tu fais des blowjobs di-vins ! Je peux t’apprendre si tu veux...

Blowjobs ? Je clignais des paupières, cherchant la signification de ce mot inconnu. L’anglais était une langue universelle et, depuis mon plus jeune âge je m’étais attelé à la parler mais cette expression m’était totalement inconnu. J’ouvris la bouche pour avoir plus d’amples explications quand l’inconnu mit un de ses doigts dans sa bouche, le léchant obscènement. Horrifié, je poussai un couinement – très peu masculin –  et pris mes jambes à mon cou !

Je pénétrai dans mon amphithéâtre, le souffle court, le visage vacillant entre le pâlot maladif et le cramoisi gêné. Mécaniquement, je me laissai tomber sur la première chaise venue. Je passai l’heure qui suivit à signer, priant pour ne plus jamais revoir cet individu scandaleux.

__________________________

Vraiment, j’étais confiant. La plupart de ma classe était une bande de paresseux d’ôtés de cervelles d’oursin de mer – après un passage à la casserole, s’il vous plaît – donc, très peu d’entre eux allaient me poser problème lors de mon ascension dans les futurs années d’étude à venir. Je comptais faire honneur à ma famille en me tenant sur le haut du panier. Je n’étais pas le plus intelligent ni le plus doué mais, dans la vie, toute connaissance n’est pas acquise, et l’adaptation est le mot clé de la réussite. Je n’appréciais guère les vacanciers – quelqu’un avait même fait voler un avion en papier au milieu du cours –  et j’espérais que les premiers examens allaient faire un peu de ménage parmi les rangs.

Je m’étais hâté de me mettre à jour dans chaque matière, et tel un templier se préparant à la prochaine guerre, je m’entraînais à quelques exercices. Je venais de finir mon schéma détaillé de l’organe cardiovasculaire quand mon téléphone sifflota. Je me retournais et, à petits tapotements des pieds, fis rouler ma chaise de bureau jusqu’à mon lit. Habituellement, j’éteignais le portable pendant que je travaillais pour m’empêcher toute distraction, mais ce soir était une exception.

Déverrouiller:

Bien sûr que Jezabel était la première à prendre de mes nouvelles ! Je lui avais dit que j’allais être libre après 20h mais, je ne m’étais pas imaginé – j’aurais dû, la connaissant – qu’elle sauterait sur Line dès que la trotteuse allait sonner huit heures. Douce petite sœur aux rêves américains que les films adolescents lui offraient. Je lui répondis sans tarder, un sourire sur les lèvres.

Envoyer:

__________________________

Jamais je n’aurais pu regretter davantage ma décision.

Assis sur un canapé – qui avait définitivement connu de meilleurs jours – je contemplais, décontenancé, le spectacle qui s’offrait à moi. Tous ces visages embrumés ; ces corps déchaînés ; cette atmosphère brûlante saturée de transpiration ; ce vacarme… ce vacarme ! Mes doigts se crispèrent sur mon gobelet en plastique. La bouteille de jus d’orange reposait à mes pieds, presque vide, vestige de mon ennui teinté d’horreur. C’était certain ! J’avais sombré en Enfer !

Plein d’espoir – je relevai la manche de ma chemise, mais les aiguilles de ma montre refusaient obstinément de hâter la course du temps. Il ne me restait donc plus qu’à siroter du bout des lèvres mon douzième verre… Ma tête s’inclina légèrement tandis que tout bien considérée, je réalisais que cette idée n’était pas si bonne. Je pris sur moi pour peser le pour et le contre – souffrir de diarrhée le lendemain ou affronter la horde démoniaque sur l’instant.  Mon choix fut pénible mais je dus faire face à la réalité : il ne s’agissait que d’adolescents boutonneux un brin alcoolisé, rien de plus ! Alors, revigoré par cette bouffée de courage, je me levai, prêt à franchir les cinq mètres qui séparaient le salon de la cuisine et fis le premier pas.

Malheureusement, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et – comme je m’y attendais – il fallut que quelqu’un remarque la seule personne décente à cette soirée. Je repoussais avec dégoût la main étrangère qui m’avait saisi par l’épaule lorsque je reconnus ce visage dur et ces yeux verts. Les événements de notre première rencontre me revinrent en mémoire et j’eus le – mince – espoir qu’il n’avait pas recommencé à badigeonner ses doigts de salive avant de me toucher.  

- Tâche-de-vin ! Si ce n’est pas une surprise ! Tu es bien la dernière personne que je m’attendais à croiser.

Mes traits se refermèrent à ces paroles, mon ton soudain froid et distant alors que je relevais le buste nullement intimidé par cette moquerie honteuse sur mon physique.

- Tout le monde est invité, à ce que je sache ! Alors, je viens si cela me chante.
- Houuu, Tâche-de-vin sort ses crocs… ça m’exciterait presque !

Évidemment, cette réaction – comment pouvait-il réussir à chaque interaction ? – fit flancher ma superbe, me laissant sans voix. Mes pensées filaient aussi vite que mes neurones qui tentaient d’assimiler la situation alors que l’homme m’adressait un rictus plein d’impétuosité. Je décidais que je détestais cette air de suffisance chez cet inconnu qui se targuait d’être supérieur à moi. Inconnu qui ne le resta guère davantage car un nom me parvint de la part des spectateurs de la scène. Tous les couples lascifs et les soûlards avaient cesser leurs activités pour se réjouir de nos retrouvailles. Comme au théâtre, on fixait chacun de nos mouvements avec une précision microscopique et la musique avait été diminuée de quelques décibels pour entendre chacun de nos mots.

Toutefois, je refusais de céder à la pression de ces loups et je mis toute l’assurance dont j’étais capable dans la phrase suivante :

- Je vous prie d’arrêter de m’appeler par ce sobriquet insultant, s’il vous plaît. Mon nom est Clarence Krasauskas !

Des éclats de rires résonnèrent dans la nuit et je luttais pour rester de marbre. Dieu soit loué, mes prières furent entendues car pas un seul instant je ne tremblai. Cependant, ce n’était pas cela qui les dégonfla car subitement, les corps se resserrèrent autour de nous, formant une de ces sortes de ring de combat primitif. Le nom de mon interlocuteur, déjà en position, était scandé à tue-tête. J’étais estomaqué : je n’étais pas venu ici pour souffrir !

-  Allez ! Montre moi s’en plus ! Come on babe !

La voix provocatrice du jeune homme à la peau sombre me réveilla de mon absence et à peine, je concevais le pétrin dans lequel je me trouvais qu’un poing fondit vers mon visage.
Je feintai sur le côté.
Et, sans autre forme de procès, je le frappai à l’abdomen.

Mon adversaire s’écroula comme une masse sur le tapis – une réplique grotesque d’un tissu persan – en se tenant le ventre. Des sifflements et des exclamations de surprise éclatèrent de-ci de-là, et je profitai de la surprise générale pour déguerpir. J’attrapai mon manteau et quand je passai la porte d’entrée, un bruit de vomissement me salua à l’intérieur.

Dans la rue déserte, même le froid et l’adrénaline mourante ne me purent me faire ralentir.  

__________________________

La nuit avait recouvert la ville d’une fine pellicule de neige. Sans le moindre doute, on pouvait assurer qu’elle fondrait sous le soleil de midi – l’hiver ne s’était pas encore installé – et l’on pourrait alors craindre les futurs chutes qui découleraient du verglas fraîchement gelé par le crépuscule. La population russe n’en était guère déphasée et allait à ses occupations habituelles, contrairement à tous ces étudiants étrangers accoutumés aux saisons plus douces de leur patrie. Pour ma part – tant bien même je faisais parti de cette dernière catégorie – je comptais rester de marbre aux éléments ! Rien ne pourrait – plus – perturber cette année !
Je n’avais pas quitté le domicile familiale pour papillonner et ce diplôme de médecine n’allait pas me tomber tout cuit dans le bec.

Malheureusement, à peine avais-je pénétré dans l’enceinte de l’université que je voyais déjà arriver mon premier obstacle : une silhouette bien connue pour son incivilité. Pourtant cette fois-ci, je ne fuirais pas ! Et voilà que je bifurquais dans la direction de l’intrus, l’air grave.
Notre Père qui est aux Cieux – Amen – l’homme ne paraissait pas alcoolisé et étant seul, je pouvais mettre de côté le passage à tabac.

Nous nous sommes rejoints au milieu du chemin : moi, bien campé sur l’asphalte ; lui, les deux pieds dans la crasse de terre trempée. Je le gratifiai de mon regard le plus venimeux. Il ne me le rendit pas. Cependant, il arborait ce rictus détestable du coin des lèvres et cela suffit à me faire perdre le peu de patience dont j’étais capable.

- Je n’accepterai plus d’être dénigrer alors dépêchez-vous, j’ai à faire, sifflais-je pour tuer dans l’œuf toute forme d’interaction prolongée.

Visiblement, le prénommé Stan ne s’attendait pas à une telle animosité de ma part, tant il n’en menait pas large, et il laissa même échapper une onomatopée de surprise. Il leva ses deux paumes bien en vue comme si je venais de dégainé un GP Mk 2 sous son nez.

- Relax max, je viens en paix ! Je voulais juste te dire que tu as un sacré coup d’poing et que si tu n’étais pas si Sainte-Nitouche, tu serais presque supportable... Je ne sais pas où tu as appris à cogner comme ça.

Un de mes sourcils se souleva. Devais-je prendre cette tirade comme un compliment ou une insulte ? L’entre-deux me paraissait le plus approprié. En effet, même si les mots choisis n’avaient pas l’étoffe de ceux d’Edmund Rostand, je pus déceler une certaine forme d’admiration chez mon interlocuteur qui flatta mon ego. Cela ne signifiait pas que je lui laissais le privilège de savourer sa petite victoire. Après tout, je n’étais pas une pouliche qui saute la rivière dès qu’on lui présente une récompense !  
Je lui répondis avec un ton détaché et lasse :

- Mon frère m’a appris à me défendre, mais je ne voulais pas vous frapper si fort. J’espère que vous vous en êtes remis.

Le jeune homme écarta de la main mes paroles sans déceler la moindre trace de malice, prouvant qu’il n’avait définitivement pas les capacités pour recevoir un prix Nobel.

- T’inquiète, ce n’est pas la première fois qu’on me cogne.

Il appuya sa déclaration d’un petit rire gêné.
Cette réaction me fit l’effet d’un coup de poing. Était-ce mes oreilles qui me jouaient des tours ou cet homme de quelques années plus âgé – je supposais –  m’avouait nonchalant qu’il avait été régulièrement violenté ? Je fis une rétrospective sur le sentiment que j’avais éprouvé lors de notre première rencontre : l’empathie. J’étais face à un de ses agneaux égarés, et même s’il tenait plus du loup que du paisible herbivore, je ne pouvais me résoudre à l’abandonner ainsi !

Mes doigts claquèrent sur les épaules larges avec une détermination nouvelle, et je pus sentir sous mes gants le sursaut de mon protégé. Je le façonnerai à la lumière de Dieu ; il se repentira de ses péchés. Je serai sa promesse de rémission.

- N’ayez crainte, Stan ! Je sauverai votre âme des flammes de l’Enfer !  

Déjà, je pouvais entrevoir l’être de lumière qu’il pourrait devenir ! Le principal concerné ouvrit la bouche, la referma sans savoir quoi dire et son expression trahissait son désarroi le plus total. Puis, presque avec hésitation, je pus entendre :  

- … Okay, mais arrête de me vouvoyer.

__________________________

- Donc, si j’ai bien compris. Ton Dieu a explosé deux types simplement parce qu’ils pratiquaient le coïte anal ?

Je dévisageai Stan plus surpris qu’il connaisse le mot ‘coïte’ que par la déformation grotesque des saints écrits. J’aurais pu m’en offusquer – et je l’avais été les premiers jours de son enseignement – mais j’avais finalement compris que son cas était plus épineux qu’il n’y paraissait. Si je voulais réformer Stan en modèle de pureté, il aurait fallu que je reprenne depuis le commencement. J’avais bien essayé mais, cela avait engendré un échaudement particulièrement destructeur. Maintenant, c’était intégré – plus de cours d’élocution ni de remise à niveau en écriture – mais, ce n’était que de partie remise ! Pour le moment, je me contentais de lui lire la Bible car, si je lui avais simplement donné les livres, je pouvais mettre ma main au feu qu’il ne les aurait jamais ouverts…

- Sodome et Gomorrhe sont des villes, Stan.
- Va te faire enculer, Tâche-de-vin ! C’est pire !

Je m’attendais à ce genre de remarque insolente – trait d’esprit primaire – ainsi, l’insulte me fit autant d’effet que la pluie sur le plumage d’un canard. Heureusement que par mesure de précaution, j’avais écarté la tasse à moitié pleine que j’avais jugé trop proche du coude de Stan à mon goût, car il s’était redressé violemment. L’avais-je froissé ? Pourtant, je m’étais efforcé de maintenir un ton calme appuyé d’un sourire patient…
Préférant ne pas pousser davantage le bouchon, je décidais qu’il était l’heure d’une petite pause syndicale. Si en plus cela permettait à mon élève de se calmer… Je le laissais donc, arpenter mon appartement tandis que j’ouvrais mon dernier cours en prévision du prochain partiel. Du coin de l’œil, je surveillais Stan pour m’assurer qu’il ne casse rien dans un excès de rage : j’avais un splendide trou dans ma cuisine depuis notre dernière prise de bec.

- … Est-ce que je peux t’emmener quelque part demain ?

Mon crayon m’échappa ; cette proposition venait de nulle part ! Je me baissais pour ramasser mon stylo tandis qu’un murmure passait doucement entre mes lèvres pour signaler à Stan que je l’avais parfaitement entendu et que je réfléchissais. Nous nous fréquentions depuis deux mois et c’était la première fois qu’il initiait une activité quelconque. Vous ne m’en voudrez pas que je reste mitigé à l’idée de laisser mon destin entre les mains du jeune homme. Nos premières rencontres me laissaient dubitatif sur ce qu’il avait en tête.
Sentant mon désaccord croissant, l’homme s’assit sur mon bureau. Son sourire me fit tourner la tête.

- Un roadtrip entre bro.
- Si je rentre avant la fin des vacances, il n’y a pas de soucis. Quelles sont les modalités ?

Un rugissement de lion – un rire – éclata, secouant les dreadlocks de mon agneau en devenir. Je ne pouvais que me mordre l’intérieur de mes lèvres en détestant la vitesse à laquelle j’avais changé d’avis. Toutefois, avec du recul, pourquoi pas… Stan avait fait beaucoup de progrès, et la confiance était une route à double sens.

- Je ne peux rien te promettre, c’est toi qui conduis.  

__________________________

Stan semblait tellement embêté quand il prit congé pour une pause pipi express – comme il appelait cela – que j’étais presque désolé pour lui. Depuis le temps qu'il se retenait, cela m'étonnait qu'il n'y soit pas allé plus tôt… Le jeune homme avait si peu de self-préservation que c'était moi qui avait dû lui intimer d'aller se soulager ! Le potentiel risque d’une infection urinaire l’avait suffisamment effrayé pour le pousser à se décider. Si ce n’était pas malheureux… Il m’avait assuré qu’il reviendrait le plus vite possible, avant de disparaître.
Désormais livré à moi-même, je me réinstallai sur le haut tabouret. Mon verre de cocktail sans alcool – il va sans dire – trônait fièrement devant moi et je jouai distraitement avec la rondelle d'orange et la petite tige en plastique colorée. Si Jezzy savait où je me trouvais à cette heure tardive, elle serait si fière de moi ! Les fois où je sortais se comptaient sur les doigts d'un moignon manchot alors, imaginer que j'avais accepté d'aller à Moscou en compagnie d'une personne que je connaissais que depuis un mois à peine... Cet événement était à inscrire sur un calendrier !

Pareil à ma première sortie, je faisais un peu tâche dans le décor mais, à contrario, on ne me fixait pas comme un alien échappé de son système solaire. La musique était convenable, et une ambiance décontracté régnait en maître. Bien entendu, j’avais eu des doutes sur ce qu’il allait m’attendre quand Stan m’avait invité à entrer dans un bar, mais, en toute honnête, l’établissement n’était pas si déplorable que sa devanture le laisser penser. Pourtant, quelque chose me dérangeait… Je n’arrivais juste pas à mettre le doigt dessus.  

J’envisageai d’envoyer un selfie à Jezzy avec un filtre ou deux instagram – elle adorait celui avec les oreilles de biche – ainsi que des photos de notre roadtrip. J’étais sûr que ça allait lui plaire : les paysages étaient magnifiques et Moscou était une capitale aux charmes multiples. Je ne regrettais aucunement mes vingt-sept heures de voiture, étant le seul détenteur de permis. L’aller s’était déroulé sans encombre – sauf si on mentionnait au moment Stan m’avait fait croire que des tigres de Sibérie sauvages arpentaient la région – donc, je n’avais pas de doute sur notre retour pour Tioumen qui allait avoir lieu le lendemain.

Je ne le vis pas davantage que je n’entendis le bruissement de papier sur le comptoir alors, lorsque le magazine heurta le pied de mon verre, reproduisant La grande vague de Kanagawa en miniature, je sursautai vivement. Mes doigts se jetèrent sur le cocktail. Rapidement, la mer orangée aux abysses fuchsia retrouva son calme plat. On était passé à ça de la catastrophe !

- Qu'est-ce que tu en penses ?

La figure accoudée sur le bois tâché par l’humidité et les années de service, me dévisageait avec un sourire de chat de Cheshire. Elle avait le port cambré et le chef haut de ceux qui croient connaître le monde et pensent le tenir entre leurs doigts. Je lui offris un sourire discret par politesse. Elle papillonna en retour ses cils, puis, pointa de l’index le magazine qu’elle avait fait glissé jusqu’à moi :

- La plupart des gars, ici, disent qu'ils préfèrent Beyoncé mais, moi je dis : ils ont pas de goût. Ils voient que la chair, ils voient pas l'artiste. Qu'est-ce que tu en penses ?

Optant de ne pas faire de commentaire sur la construction plus que déplorable de ses phrases, je baissais les yeux vers la double-page ouverte… et piqua un fard. Presque timidement, je vérifiai la couverture. Je m’étais trompé, apparemment : le magazine n’était pas à visé pornographique… C’était avec un peu plus d’assurance que je détaillai cette image où une femme, drapée de fins voiles, ne laissant que peu de place à l’imagination, prenait une pose cliché de Grèce antique dans un décor en carton-pâte. Je figurai sans me tromper qu’il s’agissait d’une chanteuse – la jeune fille l’avait comparé à Beyoncé, et je n’étais pas totalement à côté de la plaque – mais, j’étais incapable de citer le moindre de ses titres. Seule sa coiffure ne m’était pas étrange. J’en avais une copie carbone à deux mètres de moi.
J’éloignais sensiblement le feuillet de moi, les joues rosées.  

- J-je ... je ne connais pas ce genre de musique. Je suis plus branché la Callas, vous voyez ?

Visiblement, je venais de sortir une monstruosité car, l’adolescente s’esclaffa à gorge déployée. Chaque tressautement de sa cage thoracique relevait un peu plus son haut – déjà très court – tandis que sa voix rauque – digne d’une fumeuse extrême – rebondissait sur les murs du petit bistrot russe. Quelques têtes se retournèrent même, mais cela semblait complètement passer au dessus de l’inconnue.

- Tu connais pas Lady Gaga ?! Mais tu sors d'où, toi ? Tu es marrant ! – son hilarité diminua suffisamment pour lui permettre d’avoir des paroles cohérentes – ‘Fin je connais pas cette Callas... elle est comment, dis ? Sexy ? Plus que Gaga ?

Elle s’essuya le coin des yeux où je pouvais voir luire quelques larmes. Personnellement, je ne partageais pas son amusement, n’appréciant guère être moqué. Je lui en toucherais bien un mot mais, Stan allait bientôt revenir, et je ne voulais pas faire un scandale. Néanmoins, l’adolescente ne voulait pas en rester là et, elle sauta au bas de son tabouret plus souple qu’un félin. Sa démarche était outrageusement chaloupée sous la lumière pâle. Sa main se posa sur son magazine mais, c’était yeux étaient rivés autre part et, je ne pouvais pas détourner les miens de ces deux soleils orangés.

- ... plus que moi ?

Ses vocalismes me parurent être des murmures plus brûlants que le khamsin. Je ne savais lui répondre sans me mordre la langue à chaque syllabe. Ce n’était qu’une adolescente ayant fait le mur en quête de quelques aventures farfelues. Il fallait que je reste concentrer sur ses yeux – plutôt que de risquer de tomber sur une parcelle de peau un peu trop basse.

- La Callas était une chanteuse d'opéra. Elle était une femme respectable et –  des doigts se posèrent sur le dos de ma main – d'unegrandebeautéilvasansdire !

Bloqué entre le bar, en arrière, et l’inconnue, en regard, je commençais à ressentir les débuts d’une claustrophobie justifiée. Je mordis l’intérieur de ma joue trop tard car, j’avais déjà lâché un couinement de souris. Peut-être que si je raisonnais l’adolescente, elle commencerait à respecter les distances personnelles.

- A cette heure-ci vous ne devriez pas traîner dans les bars.
- Quelqu'un qui boit du jus de fruit est mal placé pour me dire ce que je dois faire dans les bars. Ne t'en fais pas : je suis plus vieux que j'en ai l'air, et je sais très bien ce que je fais.

Elle émit un petit rire insolent mais, cette fois, je n’en avais cure. Ses yeux étaient beaucoup trop dorés et, son toucher bien trop chaud. Elle me fit une œillade. Je perdis pied. Son parfum – mélange de framboise, de vodka et de sueur – me fit tourner la tête et, la nausée me lacérait l’œsophage.

- S'il vous plaît mademoiselle, cela devient très gênant. Je ne vous connais pas.

Ma phrase mourut à mi-chemin dans ma gorge en même temps que mon souffle se coinçait dans mon larynx. Avant même que je puisse réaliser ce qu’il se passait, mes doigts se serrèrent et, un gémissement plaintif traversa la barrière de mes lèvres. Je voulu la repousser – je vous jure que je le voulais – mais, je ne pus que couiner douloureusement en serrant le poing jusqu’au moment où elle me relâcha enfin. Je ne perçus qu’à peine le violent coup d’épaule qui faillit me faire perdre l’équilibre et, aussitôt, ramenai ma main contre ma poitrine pour contempler les cinq croissants sanglants de lune sur ma peau.  

- Vous êtes complètement malade !
- Je ne suis pas une fille, connard.

Mon encéphale mit quelques secondes avant de comprendre le sens de ces mots. C’était comme si l’information avait court-circuité tout mon système nerveux central sur son passage et, même la main qui me lançait paraissait annexe. Blanc comme un linge, je baissais les yeux sur l’entre-jambe de l’individu aux cheveux rose bonbon et, dans cette position, je pus y voir la forme de ses parties génitales tant son short était serré.

- Tu devrais t'en douter… – il crachait ses mots avec tant d’acerbité – Tu dois Tu es plus assorti avec le beau gosse de tout à l'heure, hein ? Est-ce qu'il t'a déjà pris par derrière ? Non, j'imagine pas, vu ton air de petite Sainte-nitouche…

Sa voix avait des trémolos de masculinité que j’avais pris plus tôt pour du tabagisme conséquent, et désormais, je ne pouvais que contempler les véritables couleurs du travesti : il n’avait plus rien d’une jolie fille en pleine puberté.
Je jetai un coup d’œil craintif circulaire. Si nous avions pu passer inaperçu pour la plupart des clients il y avait quelques minutes, notre altercation avait attiré les regards de tous.

… ce fut à cet instant que je compris.

Je dégringolai si vivement du tabouret que s’il n’était pas vissé au parquet, il aurait basculé. L’homme éclata d’un rire froid, et me lança une dernière pique avec autant d’acidité qu’il y en a dans le vitriole  :

- Pense à moi, quand ça arrivera !  

Je m’engouffrai à la place du conducteur, puis claqua si fort la portière que ma voiture entière en trembla. Loin du vacarme, des lumières et des gens, je lâchai un terrible souffle haché que j’avais retenu depuis mon départ du bar. Les délires du travesti – que je regrettai amèrement de ne pas avoir cogné – résonnaient encore dans mon esprit. Malgré mon horreur, et ma concentration sur les spasmes de mon corps, je me forçai à réorganiser mes pensées.

Je ne saurais dire combien de temps je passai ainsi.

Ce fut un bruit sur la fenêtre qui attira mon attention. Le vent glacé me fit frissonner quand Stan s’installa à mes côtés. Puis, il tira la poignée du siège pour l’avancer à ma hauteur, et sans un mot – étrangement – il plaça sur ma silhouette recroquevillée, le manteau que j’avais oublié dans le bar. L’absence du vêtement en cachemire m’avait totalement échappé… exactement comme celle de mon porte-feuille, d’ailleurs. Prestement, je le rangeai dans ma poche en me flagellant, mentalement, sur ma stupidité d’avoir pu égarer tous mes papiers.

- C’est pas ta faute. Il y a des cons partout.

Mes yeux se plissèrent en deux fentes. Je crus que j’allais l’éclater ! Vraiment, c’était en m’insultant qu’il comptait détendre l’atmosphère ! Je le repoussais – copie non intentionnelle de la façon dont le travesti m’avait bousculé.  

- Où est-ce que tu m’as emmené Stan ! C’était des hommes et des hommes ! Des femmes et des femmes ! Ensemble !

J’avais toujours comparé le jeune homme à un chiot hyperactif incapable du moindre bon sens. Néanmoins, à ce moment, dans cette voiture lituanienne perdue au milieu d’un parking de nuit à Moscou, il fit preuve d’un calme olympien qui ne lui ressemblait pas. Sa paume souleva légèrement ma main blessée, dessinant de son pouce des petits cercles sur mon derme.
 
- Clarence, calme toi. Je voulais juste te montrer que les homosexuels étaient des gens normaux. Regarde moi…

J’étais estomaqué. Depuis le départ, il était au courant que c’était un établissement gay et, il avait osé m’inciter à y pénétrer – pitié, je n’utiliserai plus jamais ce verbe – sans m’en informer. J’eus un petit ricanement nerveux. A ce point-là, je croyais devenir hystérique !

Et ce fut à ce point précis que Stan m’embrassa.
Définitivement, il n’aurait pas pu choisir meilleur occasion…  

Mon poing rencontra sa mandibule supérieure, le projetant en arrière. L’arrière de son crâne heurta la vitre mais, sa main se tendit dans ma direction. Je ne lui laissais pas le temps : mon talon s’enfonça dans son sternum.

- Ne me touche pas ! Sors, sors, sors ! SORS !

Quelque fut la raison – la porte mal fermée qui céda ou Stan qui réussit à atteindre la poignée – mais, finalement, son corps s’abattit lourdement sur le goudron, et roula en grognant. Fébrilement, je cherchai mes clés et, je dus m’y reprendre à trois reprises pour démarrer le moteur.

Je fis exactement dix mètres avant – de caler – d’enfoncer le frein.

Pestant dans ma barbe inexistante, je sortis, fis le tour du véhicule, et ouvrit le coffre. Le sac de voyage de mon ancien passager fut balancé comme un sac à patate avec un grand bruit. Toujours à grandes enjambées, je refermais la portière côté passager – ouverte depuis la sortie en catastrophe de Stan –, et me réinstallai derrière le tableau de bord. La voiture ronronna agressivement puis, je sortis du parking en auto-pilote.

Je m’aperçus que je roulais à 30 km/h au dessus de la limitation autorisée, et sans phare, uniquement lorsqu’on me klaxonna à un carrefour. A bout de nerfs, je m’arrêtai en catastrophe sur le bas côté, et éclata en sanglot.

Mes lèvres portaient un goût âpre qui me donnait la sensation d’être sale. J’avais froid.  

__________________________

L’année arrivait presque à sa fin, et, avec celle-ci, pleuvait les évaluations. Désormais, les faux pas n’étaient plus permis : j’avais passé tout mon dimanche après-midi, le visage enfoui dans les cahiers. Seulement, – à mon plus grand désarroi – les cours refusaient de s’ancrer dans mon cerveau. Je perdais patience et la frustration monta d’un cran quand, je me rendis compte que je relisais la même phrase pour la quatrième fois. Mon pouce joua nerveusement avec le mécanisme de mon stylo. J’avais définitivement la tête ailleurs...

Six mois et quinze jours que je l’avais abandonné sur ce parking enneigé et il n’y avait pas une seconde où je ne me demandais pas s’il avait réussi à rentrer à Touimen. Les questions tourbillonnaient sans fin, se résultant par des céphalées dantesques. C’était certain que mon propre esprit me torturait mais, je refusais de mettre un mot sur cette peur viscérale grandissante, grossissante, à mesure que les saisons se succédaient.

Mais ce n’était pas le pire car, la vérité était que je me haïssais pour aspirer à ses baisers.
Plus d’une fois, j’avais surpris la pulpe de mes propres index tracer la courbe de mes lèvres, chassant le fantôme de son péché. Il m’était arrivé que je me fasse même violence pour ne pas quémander de ses nouvelles par un message d’une banalité affligeante, dans l’optique de noyer le poisson.

En fin de compte, excédé par les bruits frénétiques du quatre couleurs, je le posai violemment sur mon classeur, toujours ouvert à la même page depuis plusieurs heures déjà. Je croisais les doigts et, les paupières closes, récitais le chapitre 19 de la Genèse.  

Tout à coup, mon portable chanta sa note de volatile caractéristique, manquant de me faire bondir jusqu’au plafond. Je déglutis. Ma montre indiquait 23h19 et les quelques personnes avec qui je communiquais – ma famille pour ne rien vous cacher – n’oseraient jamais me déranger à cette heure si tardive. Cela ne pouvait pas être lui, me répétais-je, la gorge bizarrement sèche, avant d’allumer et de déverrouiller l’écran.

__________________________

J’enfonçais la sonnette – une fois, deux fois – mais, personne ne se pointa alors, j’insistai frénétiquement. Finalement, la porte s’ouvrit et, malgré les larmes noyant mes joues, mes cils et ma vue, je percevais sur son visage que l’étonnement avait pris le pas sur la fatigue d’être tiré du lit au milieu de la nuit.

(- Clarence ? Qu’est-ce que tu fais là ?)

A cet instant, je réalisais plusieurs choses. Premièrement, je n’avais aucune envie de parler et deuxièmement, même après une demi-année, sa bouche portait encore ce parfum fumé si particulier. Et en dépit de mon manque d’expérience – je n’en avais qu’une seule – Stan se laissa faire. Maladroit et étrange, mon geste n’était pas sensuel mais, j’y mis tous mes regrets. mes sentiments. mon désir.
Lorsque je nous laissâmes reprendre notre respiration, je lui murmurais tout bas :

- Apprends-moi. – son souffle était court mais il restait immobile et je remarquais que ses mains hésitaient à m’enlacer – Apprends moi tout ce que j’ai raté.

Et Stan le fit.
Derrière l'écran
Lisfranc
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Comment es-tu arrivé ici ? C'est mon dc !!!!! Heeeeey !
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Clarence Krasauskas
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Clarence Krasauskas
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Sam 9 Fév - 15:49
Voilà, ma fiche est terminée haw Je tiens à préciser que j'ai rajouté un petit passage dans l'histoire juste avant la première fête de Clarence. Sinon j'ai posté sur deux messages car la fiche n'aurait pas être postée en une seule fois. Elle dépassait la limite de lettres possibles.

Bonne lecture !
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Isao Hanamura
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Isao Hanamura
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Sam 9 Fév - 20:13
Bien - ve - nue ~
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Clarence Krasauskas
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Sam 9 Fév - 22:44
Merci ! *câline son japonais coincé préféré*
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Sana Flores
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Sana Flores
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Dim 10 Fév - 8:42
Re-bienvenue !

Personnage très intéressant, mais avant de valider, tu vas devoir réajuster ses statistiques.
En effet, tu es à 370 et tu as droit à 360 points ^w^

Re-poste ici quand ce sera fait et on s'occupera de toi vmon
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Clarence Krasauskas
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Clarence Krasauskas
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Dim 10 Fév - 12:42
Ho, désolé pour cette faute d'inattention. C'est corrigé !
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Computer
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Computer
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Lun 11 Fév - 7:19
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