Hey Jude ! [Terminé]

Jude est une personne simple. Il aime s’amuser, profiter de la vie et pratiquer ses passions. Il apprécie la compagnie des gens qui lui plaisent et évite ceux qui lui tapent sur les nerfs. Habile de ses mains et possédant un certain sens artistique, il possède une sensibilité qu’il dissimule derrière un air tantôt grognon, tantôt ennuyé. C’est qu’il veut avoir l’air d’un homme fort et dur, indépendant. Ce n’est qu’à ses plus proches amis que Jude révèle son côté plus gamin, grand fan qu’il est de cartoon, de super-héros, de jeux vidéo, de figurines et j’en passe. Aimant se cultiver, il lui arrive souvent de regarder des documentaires sur la science ou l’histoire qu’il laisse ensuite tourner en fond pendant qu’il dessine ou peint. C’est sa façon de se détendre, accompagné d’une bonne cigarette.

Amateur de blagues tordues ou obscures, c’est un bon vivant qui n’aime pas se prendre la tête outre mesure. Il préfère la sincérité à l’hypocrisie, mais ne rechigne pas à lancer un mensonge blanc pour avoir la paix ou pour faire plaisir, lorsque ça ne fait de mal à personne. Du genre entêté, Jude est un individu très fidèle, loyal au point où ça se retourne parfois contre lui. De bonne foi, il préfère laisser le bénéfice du doute à autrui. Pas qu’il soit naïf, loin de là, mais c’est son caractère. Il pardonne facilement les gens qu’il aime, n’arrivant pas à rester fâché contre eux bien longtemps. Il en faut beaucoup pour pousser Jude à bout, mais une fois que c’est fait il n’y a plus de retour en arrière. C’est un au revoir pur et simple, un oubli sans remords, parce qu’il y a des limites à abuser de la gentillesse d’autrui.

Orgueilleux, le blond n’aime pas admettre que quelque chose ne va pas. Il préfère faire le fier et s’octroyer le beau rôle, gardant un sourire confiant et accomplissant sa tâche jusqu’au bout, quitte à s’écrouler ensuite. Sans doute est-ce dû à son côté chevaleresque, vestige de son éducation. Il aime croire que tous tiennent leur parole et font de leur mieux pour aider autrui. Ceux qui crachent sur ces notions basiques se retrouvent très vite sur sa liste noire. Néanmoins, il possède également ses défauts. Comme dit plus haut, il est entêté, très, parfois trop. Indépendant, Jude a sa propre vision des choses et fait ses propres plans. S’il a une idée derrière la tête, ce sera bien difficile de le faire en démordre. Il peut également se montrer paresseux, enclin à faire les coins ronds s’il estime qu’il ne lui apporte rien de faire preuve de zèle. Car bon, aussi chevaleresque soit-il, si on le met face à Godzilla il y a de fortes chances qu’il tourne les talons et prenne ses jambes à son cou comme tout le monde s’il n’a pas une raison en béton de rester et de combattre.

L’histoire de notre blond commence il y a 24 ans en Ontario, dans la ville de Kingston. Fils unique d’une famille traditionnelle et portée sur la religion, les premières années de sa vie furent somme toute assez classiques. Il ne manqua de rien et fut éduqué de manière stricte, fréquentant un établissement scolaire de haute volée dans sa jeunesse. Bien sûr, loin d’être totalement con, ses résultats étaient plutôt satisfaisants. Néanmoins, le principal intéressé lui-même n’était pas du tout satisfait de sa vie. Durant la seconde moitié de son secondaire, il devint de plus en plus distant. Il rentrait tard le soir, commençait à fréquenter de mauvaises personnes et, même, à se battre contre d’autres jeunes qui le regardaient un peu de travers. Son mal être allait en empirant, jusqu’à ce que, un beau jour, il soit renvoyé de l’école privée qu’il fréquentait pour avoir été surpris en train de fumer hors du terrain de l’école, durant les heures de cours.

Furieux, ses parents se résignèrent à l’inscrire dans une école publique qui accepta de le prendre. Il s’y présenta en traînant des pieds, peu enthousiaste. Après quelques mois, néanmoins, Jude commença enfin à se sentir à sa place. Les gens y étaient plus simples, plus sympas, moins coincés. Également, on l’exposa pour la première fois à l’art et au dessin, activités pour lesquelles il se développa rapidement une grande passion. Ce fut suffisant pour le motiver à se reprendre en main et fréquenter l’école. Dès qu’il rentrait à la maison, Jude dessinait. Il empruntait des bandes dessinées, regardait des films d’animation, tout ce qu’il fallait. Il lui arriva même de voler une ou deux revues pour adultes… pour dessiner, bien sûr. C’est important d’étudier l’anatomie.

Puis, ce fut la fin du secondaire. Il était temps pour notre beau et grand jeune homme de passer aux études supérieures. Évidemment, ses parents auraient voulu qu’il s’oriente vers les sciences, vers le droit ou tout autre domaine prestigieux. Ils auraient été prêts à accepter la comptabilité, signe, selon eux, de leur grande volonté d’accommoder leur fils. Néanmoins, rien de tout cela n’intéressait Jude. Sans leur demander leur avis, il postulat dans le secret à Montréal, pour aller y suivre un programme d’art. Contre toutes attentes, on l’accepta. C’est avec un énorme sourire, prêt à tout plaquer pour réaliser son rêve, que Jude annonça la nouvelle à ses parents. Il quitta la résidence familiale peu après pour aller s’installer dans la province de Québec, dans son premier appartement. Si, au début, ses parents lui firent parvenir un peu d’argent pour l’aider, cette pratique ne dura que quelques mois, suite à quoi il fut dans l’obligation de se trouver un petit boulot pour assurer sa subsistance.

Passons en avance rapide, pour mieux nous retrouver à la fin de ses études. Diplôme en poche, tout content, Jude se décida à appliquer à plusieurs endroits différents, espérant que ces longues études lui permettraient de réaliser son rêve et de vivre de son art. Le projet : réaliser sa propre bande dessinée, voir même décrocher un boulot d’animateur. Malheureusement, les choses ne se passèrent pas aussi bien dans les faits. Bien qu’il réussi à décrocher un ou deux contrats ça et là, c’était loin de suffire à payer les factures. Depuis, Jude enchaîne les petits boulots en attendant de pouvoir percer et se trouver sa place. Jusqu’à présent, il a tour à tour endossé les rôles de pompiste, barista, livreur de journaux, peintre en bâtiment, cuisinier de Macdo, commis de quincaillerie, couvreur de toits et artiste du sandwich. Dans ses temps libres, il continue à peaufiner son art et à remplir quelques commandes sur le web. C’est sa façon d’essayer de se faire un nom et de quitter l’enfer des petits boulots à salaire minimum pour vivre son rêve. Un jour, peut-être, il y parviendra.