Matthew Fawks - Le genre maladif (Terminé)

Une personne réellement et profondément gentille. On pourrait commencer de mille manières pour décrire ce jeune homme, mais c’est vraiment ce qu’il faut retenir, il est d’une grande gentillesse. Vous avez besoin de quelqu’un à qui parler de vos soucis ? Il vous écoutera avec grand intérêt. Vous avez besoin de quelqu’un qui soit là pour vous défendre ? Il répondra présent même si cela le met en danger. Vous passerez toujours en priorité par rapport à lui si vous avez noué un lien avec cette petite tête blanche.

Malheureusement, vous vous en doutez, une personne aussi adorable ne peut pas être parfaite. Par exemple, il n’a aucune estime pour lui-même, se sentent perpétuellement comme un raté, un échec, se questionnant parfois sur le bien-fondé de sa naissance et si ce monde a vraiment besoin de lui.
Bien sûr, ce dernier aspect n’arrive que lorsqu’il fait des rechutes dût à sa bipolarité. Oui, Matthew est bipolaire dans sa forme la plus simple, alternant les phases maniaques avec celles des puits sans fonds de dépression. Une seule personne arrive à le supporter dans ce type de moment et lui peut supporter qu’une seule personne : Nora.
Une dernière petite chose, il est aussi très impatient, vous pourriez trouver ça commun, mais son impatience couplée à des phases de maniaque peut s’avérer plus qu’insupportable pour vous.

Bien, maintenant que le portrait psychologique de notre tête blanche est brossé, si on passait à ses goûts ? Ils n’ont rien d’extravagants, ne craignez rien.
Comme vous l’avez déjà sûrement constaté, il adore la musique, c’est une réelle passion, il essaye d’ailleurs d’en vivre, même si ce n’est pas simple. Pour se détendre, rien ne vaut une bonne petite partie de jeux vidéo à ses yeux tout en étant accompagné par des personnes calmes, il a horreur de ceux qui partent dans tous les sens pour rien.
Il exècre aussi rester seul trop longtemps, car cela va fatalement le mener à des questions qu’il ne veut en aucun cas se poser. Enfin, il n’aime pas tout ce qui a attrait aux superstitions comme les chats noirs, passé sous une échelle, ce genre de choses, car il y croit dur comme fer, donc lui montrer un chat noir, va lui attirer le mauvais œil pour lui, encore plus si c’est pendant qu’il passe sous une échelle et qu’un miroir se brise par sa faute.

Une dernière de ses petites manies, c’est son goût prononcé pour les sucreries en tout genre, comme le chocolat ou les sucettes, ce type de choses.

L’Utah, un fragment d’un plus grand pays. Dans ce fragment, il y a des riches, des pauvres, des moyens. Une vie en apparence normale qui attendait ce jeune enfant aux yeux verts. Un père musicien, une mère ingénieur du son, sa vie semblait tracé pour que lui aussi marche dans les traces de ses parents, suivant un chemin avec l’aide de ses parents, avec des rires, des sourires, des chants, des bonnes odeurs de cuisine.
Pourtant, la Vie était jalouse de tout ce bonheur, de toute cette innocence, alors elle décida d’aller parler à son amie Karma. Les deux compères discutèrent de la petite vie de la famille Fawks. Elles évoquèrent ces rires, cette joie de vivre, cela ne devait pas leur sembler normal, car les deux conspiratrices eurent un plan pour rajouter des nuages dans ce ciel bleu.
En attendant, le temps suivait son cours, loin de ces intrigues, continuant à faire tourner sa roue en mouvement perpétuel. Le père, John, et la mère, Samantha aimèrent leur enfant de tout leur cœur, le petit Matthew ou leur « petit trésor » comme ils aiment à l’appeler. Il était couvert de cadeaux, mais surtout d’amour.

Matthew avait huit ans quand le plan des deux sœurs de l’univers fut mis à exécution. L’enfant était resté à la maison, jouant tranquillement, il ne savait pas que ses parents étaient partis s’enquérir de son bien-être en allant voir un médecin au sujet de quelques troubles qu’avait leur bambin et trouver un moyen d’y remédier. C’est là que le Karma appuya sur la pédale d’accélération du camion qui passa au feu rouge pour venir s’encastrer dans la voiture de la famille Fawks.
Les parents disparurent de l’équation de la joie et des rires, les nuages se précipitaient dans le ciel.
C’est ce que raconte la légende tout du moins.

Il est bon de se bercer de ce genre d’illusions pour essayer d’avancer n’est-ce pas ? Comment voulez-vous qu’un enfant comprenne ce genre de situations sans essayer de l’édulcorer un peu avec son imagination ?

Ne partez pas, car ce n’était que la légende qui a lancé l’histoire de ce qu’est devenu le petit Matthew.
Enfin, petit, il a bien grandi depuis. Passant de famille d’accueil en famille d’accueil, ne se sentant jamais à sa place, car les médecins avaient déniché un autre problème en lui, sûrement un moyen de protection des deux sœurs pour s’assurer que son petit monde de bonheur soit détruit. L’homme en blouse blanche appel ça la "Bipolarité", en somme notre jeune homme passe par des phases et rarement par des phases de démence, pas très pratique pour s’intégrer vous en conviendrez. Surtout que ce type d’informations reste dans le dossier du jeune garçon.
Un sentiment d’exclusion, voilà ce qui attendait Matthew à chaque changement de famille.
Les deux sœurs devaient être contentes d’elles maintenant.

Pourtant, l’une devait légèrement regretter ce qu’elle avait fait, car lors de ses années collège, le jeune homme se découvrit une passion, qui, pendant un temps, lui faisait oublié sa condition : La basse. Cela lui permettait d’extérioriser tout ce qu’il contenait tant bien que mal, cela donnait souvent lieu à du rock brut ou de l’électro.
Il se revoyait comme à l’époque, avec de l’amour et de la joie que lui procurait ces sons et ces mélodies. Il s’amusa aussi à appréhender un instrument peu banal, l’ocarina. Un instrument qui lui permettait de jouer seul, d’exprimer toutes sortes d’émotions à travers.

Le temps poursuit sa course, sa roue ne cessant de faire vieillir le monde.
Voilà notre jeune protagoniste devenu jeune homme, les cheveux décolorés plus pour montrer sa différence que pour l’accepter. Il déménagea à New York, seul, il n’avait besoin de personne, il maudissait la Vie et le Karma de ce qu’elles lui avaient fait.
Une malédiction qui dût effrayer les deux sœurs, car elles s’arrangèrent pour tenter de créer un petit coin de ciel bleu dans cette voûte céleste grise.
Un soir, Matthew fut confronté à un choix. Il était dans une ruelle et entendit un bruit de verre cassé, sûrement un poivrot du coin se dit-il. Il jeta quand même un œil et vit une belle et ravissante jeune fille sur le point de commettre l’irréparable. Il lui semblait qu’elle était de son école. Pourquoi faisait-elle ça ? Elle avait tout pour elle. Il n’avait pas à s’en mêler.
Il le fit pourtant. Il l’arrêta dans son geste. Nora. Il s’en souvenait maintenant, un père riche, il lui semblait ou alors il l’avait entendu dans un bruit de couloir.
Sa vie bascula à ce moment, avec un simple geste de protection.

Ils commencèrent à se voir souvent, des rumeurs circulaient sur eux, mais ils s’en fichaient. Il la poussa dans la poursuite de son rêve, lui montrant quel bien cela pouvait lui faire. D’autant plus qu’elle avait un talent certain pour le dessin et il ne fallait aucunement le gâcher.
Comme le père de Nora était peu présent, elle l’invita de plus en plus à dormir chez elle, lui évitant ainsi de se retrouver seul avec lui-même.

Qui de la Vie ou du Karma trouva que le ciel bleu devenait trop grand ? Aucune idée. Pourtant l’une d’elles se préoccupa bien plus de Nora, tandis que l’autre murmurait des choses horribles à l’oreille de Matthew.
La déchéance revenait, encore et toujours. Il se haïssait, refusait de se regarder dans le miroir, voulait disparaître.
Pour oublier cette condition, il se réfugia dans la drogue et l’alcool. Se perdant de plus en plus dans les limbes, il se rapprocha des mauvaises personnes, s’attirant des ennuis qui faillirent être mortels pour lui. Notamment un long coup de couteau dans le dos et un autre sur le torse. Il fut laissé pour mort. Une âme charitable appela les secours et il fut soigné. Cependant, il cacha tout ceci à Nora. Il ne voulait pas la voir quitter son but pour lui, quitter son rêve à cause d’une erreur comme lui.
Elle était un ange et lui un simple parasite admirant la beauté et la pureté de cet ange qui resplendissait.
Cet ange lui tendit néanmoins la main et le tira de ce bourbier pour se consacrer exclusivement à lui.

Il ne méritait pas tout ça, les deux sœurs du Destin n’allaient pas tarder à s’en mêler à nouveau.